Principes

Cette intervention combine une réduction de la capacité gastrique et une importante malabsorption. Elle comprend deux temps opératoires qui peuvent être réalisés simultanément ou à plusieurs mois d’intervalle (12 à 18 mois) ce qui a l’avantage de diminuer le risque de complications immédiates surtout en cas d’obésité massive (IMC ≥ 60 kg/m²).

Le premier temps, le plus simple, consiste à faire une sleeve gastrectomie pour réduire le volume de l’estomac.

Le second est plus complexe. Il consiste à modifier le tube digestif de façon à créer 2 circuits ; un pour le passage des aliments l’autre pour le passage des sucs digestifs, les 2 circuits se rejoignant au niveau du grêle terminal.

Pour ce faire le duodénum est divisé 3 cm en dessous du pylore de façon à séparer l’estomac, le pylore et les premiers cm du duodénum du reste du tube digestif puis l’intestin grêle est divisé à 250 cm de son abouchement dans le colon.

Le segment  inferieur du grêle (iléon) est ensuite connecté au petit segment de duodénum resté attaché à l’estomac et le segment supérieur (anse bilio-pancreatique) est reconnecté avec l’iléon à 1 mètre  de la valve iléocolique.

Le grêle est ainsi divisé en 3 segments : une anse biliopancreatique de 3 à 4 mètres de long ou ne passent que les sucs digestifs, une anse ou ne passent que les aliments de 1.5 mètres de long et enfin une anse dite commune de 100 cm de long  ou les aliments se mélangent avec les sucs digestif pour leur digestion et leur absorption.

Comparé au bypass gastrique en Y, cette intervention préserve le pylore, d’où un risque de dumping syndrome quasi nul. En revanche le segment de grêle ou les  aliments sont digérés (anse commune) est beaucoup plus court. Une grande partie des aliments passent ainsi dans le colon sans être absorbés d’où un risque de carences nutritionnelles qui est nettement plus élevé.

La perte de poids est liée aux même mécanismes qu’après un bypass gastrique (en Y ou en oméga) mais avec une malabsorption beaucoup plus importante.

Avantages

  • Perte de poids plus importante qu’après toutes les autres procédures.

  • Procédure la plus efficace pour la réduction du diabète de type 2 et des autres pathologies associées.

  • Préservation du pylore donc pas de risque de dumping syndrome.

  • Préservation du premier duodénum  d’où un risque d’ulcère quasi nul.

  • Peut être réalisé en deux temps.

Inconvénients

  • Le duodénum et les voies biliaires sont inaccessibles à l’endoscopie.

  • Le montage chirurgical expose aux risques d’occlusions sur brides et d’ hernies internes.

  • La malabsorption impose une supplémentation à vie en vitamines et en oligoéléments et elle peut modifier l’efficacité des traitements médicamenteux.

  • Nécessite une alimentation riche en protéine pour prévenir une dénutrition.

  • Risque de malnutrition protéique et ou de perte pondérale excessive.

  • Les effets secondaires peuvent retentir sur la qualité de vie notamment l’odeur des gaz et des selles.

  • En cas de reprise de poids peu de solutions satisfaisantes.

Tableau comparatif